Cet article plaide en faveur d'une réorientation de la prévention nationale de l'intimidation vers l'intégration systémique de pratiques d'apprentissage social et émotionnel (SEL) fondées sur des données probantes dans les programmes et politiques scolaires des États-Unis. Plusieurs méta-analyses démontrent que l'apprentissage social et émotionnel est une approche prometteuse pour réduire une gamme de comportements perturbateurs dans les écoles. Les données montrent également que l'apprentissage social et affectif améliore l'engagement et le climat scolaires, les relations interpersonnelles, le bien-être et le rendement scolaire.

Dans cet article, les auteurs analysent de façon critique les programmes et politiques de prévention de l'intimidation à travers les États-Unis et décrivent leurs limites d'un point de vue bioécologique. Ensuite, ils présentent un argumentaire en faveur de la prise en compte de la dimension socioémotionnel des enfants et des adultes afin de diminuer l'intimidation, d'établir des relations positives et d'offrir un enseignement plus efficace. Enfin, ils utilisent la perspective bioécologique pour présenter un cadre et des recommandations visant à intégrer avec succès l’approche socioémotionnel fondées sur des données probantes dans l'ensemble de l'école. Les recommandations comprennent l'accent accru mis sur le climat scolaire, la formation à l'apprentissage socioémotionnel visant à développer les compétences des éducateurs et des membres de la famille pour faciliter la co-construction, la modélisation et les interventions efficaces adaptées au jeune.