Le personnel enseignant subi des niveaux élevés de stress et d’épuisement qui peuvent avoir des conséquences négatives conduisant à des difficultés d’ordre social et émotionnel, au désengagement professionnel et même au désir de vouloir quitter la profession prématurément. Dans cet article, les auteurs discutent de la prévalence du stress des enseignants(es), de son impact sur leur bien-être et sur la réussite scolaire des élèves manifestant des difficultés d’ordre comportemental. Ils présentent également quatre mythes actuels concernant le bien-être des enseignants : 1) L’apprentissage social et émotionnel est bon pour les élèves, mais ne s’applique pas aux enseignants; 2) Le personnel enseignant est le seul responsable de son bien-être; 3) Les enseignants(es) doivent séparer leur vie scolaire de leur vie privée; 4) Il faut s’attendre à une lourde tâche de travail pour les enseignants (es).

Selon Lee et al., ces mythes devraient plutôt donner place à la construction d’un nouveau cadre qui aide les enseignants(es) à trouver plus de satisfaction et de joie dans l’enseignement et qui accorde plus d’attention à leur apprentissage socioémotionnel. À ce sujet, ils proposent un cadre fondé sur la recherche pour la mise en place d’interventions individuelles et systémiques visant à soutenir le bien-être des enseignants (es). L’approche proposée, « Trois C », se penche sur trois notions et présente des stratégies d’intervention pour développer ces concepts chez les enseignants :

• La Connexion (pour cette notion l’individu est un être social qui a un besoin universel d’entrer en contact avec les autres. La qualité de ses relations interpersonnelles est un élément puissant pouvant affecter de manière significative son état émotionnel). Les interactions régulières et programmées (sentiment d’être vu, entendu et compris) ainsi que le développement de politiques et pratiques scolaires pour répondre aux besoins spécifiques seraient utiles pour répondre au besoin de connexion.
• Le Contrôle (concerne l’autonomie en relation avec les sentiments de compétences et d’autoefficacité comme source de motivation humaine). Pour surmonter le sentiment de perte de contrôle face au travail, les auteurs mentionnent que le simple fait d’identifier et de reconnaitre les éléments sur lesquels on n’a pas de contrôle peut conduire à une forme d’acceptation.
• La Capacité (décrit le processus de reconnaissance de l’aptitude d’une personne à faire face efficacement à des situations stressantes. La capacité reflète la conscience de soi et l’autogestion). Quelques techniques d’auto-préservation pour accroitre la capacité des enseignants sont aussi mentionnées (pratiques d’autosoin et de gratitude).

Pour conclure, les auteurs mentionnent qu’une insatisfaction et épuisement professionnel en raison de besoins non satisfaits pourraient avoir des répercussions. Accorder de l’attention au bien-être des enseignants s’avère ainsi un élément essentiel.