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Ability-grouping and problem behavior trajectories in childhood and adolescence: Results from a U.K. population-based sample

Référence

Papachristou, E., Flouri, E., Joshi, H., Midouhas, E., & Lewis, G. (2022). Ability-grouping and problem behavior trajectories in childhood and adolescence: results from a U.K. population-based sample. Child Development93(2), 341–358. https://doi.org/10.1111/cdev.13674

Résumé

Dans cette étude longitudinale menée en trois temps auprès d'un échantillon de 7259 élèves britanniques âgés de 7, 11 et 14 ans, les auteurs ont exploré le rôle de trois types de regroupement par aptitudes (streaming, setting et in-class ability-grouping) à l'école primaire dans le développement des problèmes émotionnels et comportementaux des élèves au cours des années subséquentes. Les problèmes comportementaux (problèmes avec les pairs, symptômes émotionnels, hyperactivité/inattention, etc.) ont été mesurés à l’aide d’un questionnaire pour les parents tiré du Millennium Cohort Study, une étude longitudinale britannique basée sur une population de plus de 19 000 enfants nés autour de 2001. Les données portant sur les regroupements d’élèves par aptitudes (scolaires ou autres) proviennent de questionnaires remplis par les enseignants au sein de la même étude. Les auteurs ont analysé la relation entre différents types de regroupement d’élèves et les problèmes comportementaux à l’aide d’analyses de modèles multilinéaires en contrôlant pour plusieurs covariables (ex. : sexe, âge, ethnicité, statut pubertaire, éducation de la mère).

 

Les principaux résultats indiquent qu’au sein de l’école, les enfants qui fréquentent les groupes exigeant un moins grand niveau d’aptitudes se distinguent de ceux provenant de groupes exigeant de plus grandes aptitudes ou de groupes sans exigences particulières. De fait, les élèves de groupes à faibles aptitudes présentent davantage de problèmes émotionnels et comportementaux, obtiennent des scores moyens d'aptitudes cognitives inférieurs, proviennent de foyers plus défavorisés dont la mère possède un plus faible niveau d’instruction. De plus, au sein de regroupements intra-classe, les enfants du groupe présentant de meilleures aptitudes manifestaient moins de problèmes d'hyperactivité et de comportement vers l'âge de 11 ans que les enfants non groupés, alors que ceux assignés aux groupes exigeant de faibles ou moyennes aptitudes en présentaient davantage. Au niveau des problèmes avec les pairs et des symptômes émotionnels, l’étude rapporte que les enfants appartenant à un groupe plus faible en lecture et écriture avaient des niveaux plus élevés de problèmes avec leurs pairs vers l'âge de 11 ans, par rapport aux autres enfants. En outre, les enfants appartenant aux groupes d'aptitudes moyennes et inférieures au sein de leur classe présentaient aussi des niveaux plus élevés de problèmes d'internalisation. Les auteurs concluent en soulignant que les enfants placés dans les groupes d'aptitudes inférieures, en particulier au sein de la classe, ont montré des niveaux plus élevés de symptômes émotionnels et d'hyperactivité au primaire mais aussi au secondaire. Comme le fait de placer les élèves du primaire dans des groupes d’aptitudes inférieures (contrairement au fait de ne les placer dans aucun groupe) est associé à une augmentation de l'hyperactivité et des symptômes émotionnels, ils suggèrent une surveillance et un soutien plus étroits de la part des enseignants pour s'assurer que le développement comportemental et émotionnel des élèves qui présentent de moindres aptitudes ne soit pas compromis par le fait qu’ils soient classés ou non dans ce type de groupe homogène.

Axe
Axe 1 : Compréhension des phénomènes,
Axe 5 : Réussite scolaire et facteurs associés